Musée du Luxembourg : qui sont les héritiers de Fernand Léger ?

Jusqu’au 20 juillet, le musée du Luxembourg (Paris) expose plusieurs œuvres du peintre Fernand Léger Qui sont les artistes inspirés par le peintre néo-réaliste ? Niki de Saint-Phalle, Arman, Yves Klein, Raymond Hains, Martial Raysse ou encore César. Panorama d’un héritage haut en couleurs.

L’exposition « Tous, Léger !  » consacrée à Fernand Léger ainsi qu’aux œuvres d’autres artistes rassemble une centaine d’e toiles et sculptures. Principaux axes de présentation retenus : le détournement de l’objet, la représentation du corps et des loisirs, et la place de l’art dans l’espace public.

« Le beau est partout »
Fernand Léger.

Le beau s’immisce dans tous les objets du quotidien. Il nous invite à mieux les voir : « 80% des éléments et objets qui nous aident à vivre ne sont qu’aperçus par nous dans la vie courante, tandis que 20% sont vus » estime l’artiste. Si l’on prend la peine de les regarder, les objets manufacturés par leur aspect standardisé, leur fini lisse et coloré sont des témoignages de la beauté de notre quotidien. De fait, les objets du quotidien occupent une place centrale de l’exposition. D’autres œuvres d’artistes hyper réalistes en témoignent telles la célèbre « pochette d’allumettes géantes » réalisée en 1970 par Raymond Hains ou bien les tôles compressées du sculpteur César.

Fernand Léger peint l’entrée dans la société de loisirs

Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, Fernand Léger conserve les stigmates des combats : figures mi-humaines, mi-machines en forme d’obus. Après la guerre, il comprend que la société entre dans une nouvelle ère : la société des loisirs, notamment à la faveur des congés payés instaurés par le Front Populaire en 1936. Il est l’un des premiers artistes à accueillir les sports modernes, avec notamment Les quatre cyclistes, (1943-1948).

Pionnier dans la promotion de l’art dans l’espace public

Pour un art accessible à tous. Fernand Léger est sensible aux techniques qui permettent de réaliser des œuvres dans l’espace public, tels que la céramique. En 1946, l’artiste reçoit la commande d’une grande mosaïque pour la façade de l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du plateau d’Assy (Haute-Savoie).

L’héritage Léger

Les artistes tels que le Hollandais Karel Appel, co-fondateur du mouvement CoBrA, ou les Américains Roy Lichtenstein ou plus tard Keith Haring, illustrent les échanges artistiques avec le peintre français. Dans les années 1980, Keith Haring se réclame ouvertement de Léger. Il couvre les murs de New York de graffitis mettant en scène de petits personnages très mobiles et colorés, cernés de noir et inspirés de la technique de Léger. Niki de Saint-Phalle, à partir du milieu des années 1960, peuple le monde de Nanas, ces figures féminines colorées aux courbes généreuses qui rappellent aussi les personnages au membres tubulaires des toiles de Léger.

Antoine Garrigues

Réserver au Musée du Luxembourg