Emmanuel Aziseh, 29 ans, né à Bamenda au Cameroun a choisi de s’ancrer à Marseille en 2017. Ses portraits postés sur Instagram ont séduit le jury de Art Students Week qui a salué son talent de coloriste. Il est lauréat coup de cœur de la 6e édition qui s’est déroulée en avril 2021. Dans une volonté de déconstruire les identités nationales, l’artiste a choisi la figure de l’enfance.
« Le monde est comme une famille, elle vient d’une seule souche », confie Emmanuel Aziseh qui a grandi dans une famille de huit enfants au Cameroun. Ses parents ne faisaient pas de distinction entre leurs enfants et les autres. Ces derniers ont transmis à l’artiste le sens de l’hospitalité, ce qui se ressent dans son travail. « Parfois, je dis que je fais des gribouillis au crayon-bille. Ces gribouillis se rapportent directement au monde de l’enfance« , explique l’artiste qui a appris à dessiner auprès de son cousin.
Encouragé par sa famille, Aziseh suit une formation artistique à l’Académie Music’Art Eutherpe à Yaoundé (Cameroun). Là, il découvre différentes techniques mais très vite c’est vers la peinture qu’il se tourne. Un an après il intègre l’Institut des Beaux-Arts de Foumban au Cameroun. A l’âge de 25 ans, le dessinateur prodige décide d’étudier à Marseille à l’université d’Aix-Marseille. En Afrique, l’apprentissage de la pratique, et à Marseille, la théorie.
Artiste engagé sur le front de l’enfance et du trafic humain, Emmanuel Aziseh a conçu une exposition intitulée Frustrated Desires. Face au marché aux esclaves dévoilé en Libye, il dénonce : Comment ont-ils fait pour en arriver là ? « Je n’expose pas mes dessins, dit-il, j’expose le spectateur face à mes dessins.«
Le compte d’Aziseh sur Instagram @aziseh
Chantha Aussage, IESA Art&Culture (atelier d’écriture Anaïd Demir)
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