C’est dans son atelier de Verneuil-sur-Avre (Eure), tout juste inauguré, que Françoise Pétrovitch a choisi de vivre confinée, au milieu de ses proches, non loin des pâturages et des animaux des champs. La période d’isolement a été propice à la création d’une série au lavis, des personnages à la fois inquiétants et tendres qui ont gagné en intimité. A son rêve, la vérité s’ajuste.
1/ Cette période de confinement a t-elle influencé vos créations ?
Cela n’a rien changé. Pas vraiment. Je n’avais pas eu envie que cette perturbation entre dans mon travail. Une nécessité vécue de me protéger de cette invasion. Ce qui est étonnant, c’est que je travaille précisément sur la capillarité, sur la fluidité, sur la forme qui en engendre une autre. Beaucoup, dans le laisser-faire.
2/ Dans la pièce chorégraphique « Adolescent », vos tableaux scéniques expriment la contagion, peut-être de façon prémonitoire ?
En effet, dans la pièce de Sylvain Groud, les œuvres viennent jeter le trouble sur l’identification des corps des adolescents qui jouent et déjouent les forces de l’intime et du collectif. Les taches rouges, les ponctuations et les masques sont des sujets que je traite depuis toujours. Dans les derniers dessins, on voit des ados qui se touchent, se tiennent la main, ils se jaugent.
3/ Vos expositions ont-elles été annulées, reportées ?
L’exposition « Habiter la villa » à la Villa Savoye à Poissy (Yvelines), prévue en avril, est reportée en septembre. Celle de la BNF-François Mitterrand à Paris, « Derrière les paupières » qui devait être inaugurée le 28 avril est décalée d’un an. Il faudra attendre avril 2021 pour plusieurs autres grands événements dont les dates sont à confirmer.
En attendant le déconfinement total, un rendez-vous digital est prévu, dimanche 19 mai, à 16h : Françoise Pétrovitch dévoile ses dernières créations et fait visiter son atelier de Normandie « en toute intimité » sur Instagram dans le cadre d’un « live » pour la MuseumWeek 2020.