Le 15 avril 2019, le monde entier assiste, médusé et impuissant, à l’incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris. Des centaines de pompiers luttent contre le feu jusqu’au lever du jour et parviennent à sauver ce magistral monument. Les travaux de sauvegarde commencent aussitôt. Que faire ensuite ? Etablir un nouvel édifice ou le reconstruire à l’identique ? Le président Emmanuel Macron tranche le débat : ce sera une rénovation, dans un délai de 5 ans. Parmi tous les métiers mobilisés, ceux de l’art sont présents à toutes les étapes de sa restauration. C’est bien au terme de cinq années de mobilisation, que la cathédrale peut ouvrir de nouveau ses portes le 8 décembre 2024.
22 tableaux sont évacués et confiés à 3 ateliers de restauration de peinture
Les décors peints sont nettoyés et restaurés sur place. La voûte principale s’est effondrée, soulevant une importante quantité de poussière venant ternir les tableaux, les vitraux et le grand orgue. Un travail de nettoyage complet des espaces intérieurs démarre in situ ou dans les ateliers pour redonner de la clarté aux vitraux datant des 19è et 20è siècles. La quasi-totalité des maîtres verriers de France sont sollicités pour déposer les vitraux en urgence et les restaurer en ateliers.
16 statues en métal en cours de restauration échappent au désastre
Quelques jours avant l’incendie, les statues métalliques des 16 apôtres et évangélistes ornant la flèche de Violet Le Duc sont déposées pour restauration. Heureux hasard du calendrier puisque la flèche est totalement détruite dans l’incendie. Les dinandiers entrent en action pour retirer la corrosion, assainir le métal et redresser les déformations au marteau. Pour redonner aux sculptures leur couleur brune d’origine, il faut tout le savoir-faire des patineurs qui chauffent le métal pour obtenir la bonne nuance et leur donner l’éclat final. Deux années sont nécessaires pour restaurer les statues.
10 mois de travaux pour retrouver le plus grand orgue de France
Epargnés par le feu et l’eau versée pour l’éteindre, les 8000 tuyaux ont malgré tout souffert des poussières de plomb soulevées au moment de l’effondrement de la voûte.
11 facteurs d’orgue ont déposé une à une chaque pièce avant de les restaurer.
Pour que l’orgue soit prêt à reprendre du service, après son remontage complet, un travail d’harmonisation a lieu pendant 6 mois.
« C’est le chantier de ma vie »
Six ans après l’incendie, 101 artisans ont reçu la légion d’honneur pour saluer leur travail remarquable. Grâce à eux, Notre-Dame a retrouvé de sa superbe. A la réouverture des portes de la cathédrale, l’émotion est présente chez les maitres d’œuvre qui ont contribué à ce qui représente pour certains le chantier de leur vie et qui a permis de mettre en lumière leur métier, parfois inconnu jusqu’alors du grand public.
Sophie Argan
