La 8e édition du Printemps du dessin se tient jusqu’au 21 juin partout en France. Ateliers, performances, expositions : une centaine d’événements célèbrent le dessin sous toutes ses formes. Le thème 2025, « langage et écriture », rappelle une vérité fondamentale : bien avant les mots, les enfants dessinent.
Le dessin, premier langage de l’enfant
« C’est un outil de communication immédiat et non verbal », explique Sylvie Testamarck, plasticienne et intervenante dans le cadre du Printemps du dessin 2025. Avant même de savoir parler, les tout-petits saisissent un crayon. Dès 18 mois, un enfant gribouille spontanément lorsqu’on lui met un crayon dans la main. Ce geste n’est pas anodin : il marque le début d’une forme de communication visuelle, une manière d’explorer le monde et d’entrer en relation. « Il libère des choses que les mots n’expriment pas encore », poursuit l’artiste. Le dessin aide ainsi à construire la pensée, développe l’imaginaire, et prépare l’entrée dans l’écriture.
Accueil des enfants dans des lieux inspirants pour des ateliers créatifs
À Saint-Denis, un parcours dans la basilique amène les enfants à dessiner leur propre lettrine sur le thème des signes du zodiaque. À Champs-sur-Marne, des ateliers d’initiation sont proposés aux enfants aux côtés d’une artiste spécialiste de l’architecture. Mais au-delà de l’apprentissage technique, c’est le regard que ces ateliers développent. Observer un lieu, comprendre une lumière, traduire une émotion sur papier : le dessin invite à prendre le temps et à se concentrer.
Dessiner ensemble, c’est créer un espace de dialogue silencieux
Le Printemps du dessin valorise aussi les ateliers parents-enfants. Dessiner ensemble, c’est partager un moment sans obligation, dans un cadre ludique et bienveillant. « On se comprend sans mots, et ça renforce la confiance », souligne Julien Mercier, psychologue clinicien. À la Cité Falguière (Paris 15è), l’artiste Chloé Briggs propose un atelier croisant dessin, jeu et écriture autour de la maternité. Là encore, l’objectif est de faire du dessin un support de lien, un terrain d’échange. « Les dessins d’enfants font partie du patrimoine familial », rappelle René Baldy, professeur de psychologie de l’enfant.
Par Farid Rouas
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