Marina Abramovic made me cry

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marina-abramovic.jpgLe face à face proposé par Marina Abramovic aux visiteurs du MoMa de New York aura duré 700 heures, entre larmes et sourires (diaporama). Du 14 mars au 31 mai, l’artiste serbe a invité les curieux à venir un par un s’assoir en face d’elle, derrière une table en bois, 7 heures par jour, du lundi au vendredi. Les yeux dans les yeux, les visiteurs sont restés entre 1 minute et plusieurs heures à fixer du regard la grande dame de la performance. Quelques célébrités se sont même prêtées à l’expérience, telles que Björk, Isabelle Hupert ou encore Lou Reed. Les témoignages évoquent la conversation silencieuse, l’émotion sous-jacente, entre joie et effroi.

Si au cours de ces 30 dernières années, Marina Abramovic, 64 ans, s’est confrontée à des actions brutales et souvent douloureuses, comme absorber des psychotropes ou encore avec son complice l’artiste allemand Ulay se tirer les cheveux pendant des heures ou se coller les lèvres pour respirer le même air juqu’à la suffocation, la rétrospective The Artist is Present que vient de lui consacrer par le MoMA et cette confrontation inédite avec le public fera sans doute date dans l’histoire de l’art.

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3 Commentaires

  1. De même Vito Acconci, lors d’une performance en 1972, mis son corps en scène, à la Sonnabeud Gallery. Il se masturbât pendant un mois sous un faux plancher en pente, avec un micro amplifié vers la galerie où le spectateur pouvait « participer » à l’action, le faire jouir, par sa présence, en toute complicité avec la voix et l’imagination de l’artiste. L’Esthétique Relationnelle n’était pas encore à son apothéose. 38 ans après, « Made me cry » prolonge une situation où l’Occident, technologiquement capable de « regarder » la plupart d’entre nous, et où tout devient potentiellement visible en toute part, montre que désormais c’est à travers le regard que demeure un fond résiduel de relation qu’on imagine, à travers ses quelques portraits, bien réel. Le regard direct, émancipé de ses prolongements technologiques, peut se réinventer, et ce de façon anonyme. Dans un autre registre, la photographe Lisette Model, s’attardait à capturer par son regard les postures anonymes des corps engoncés, de ceux qu’elle voulait aborder trop près pour faire apparaître leur vérité en tant qu’image invisible extraite de nos habitudes visuelles. Ce ne sont pas tant les larmes d’émotion et de fatigue qui nous dissuaderons d’espérer d’une façon ou d’une autre, cette résistance à ré établir.

  2. Je viens de passer un long moment à regarder des photos et lire des commentaires sur cette performance. C’est fascinant.
    J’ai découvert votre blog tout récemment, j’y reviens souvent, plein de choses interessantes!

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