« Halte à la France moche ! » Tel est le titre réjouissant de l’enquête menée par Xavier de Jarcy et Vincent Rémy sur l’urbanisme à la française dans le Télérama de cette semaine. Un coup de gueule salutaire à la pollution visuelle que nous subissons depuis des années dans notre pays… et l’occasion pour moi d’illustrer mon billet par l’une des pires horreurs jamais croisées sur mon chemin : les conglomérats en briques et béton situés square Auguste Balagny, Porte de Champerret à Paris (17e). Impossible de vous dire qui en est l’auteur, l’oeuvre n’est pas signée. Mais y a-t-il seulement un artiste derrière cette inepte réalisation ?
« Tous les 10 ans, l’équivalent d’un département français disparaît sous le béton, le bitume, les panneaux, la tôle », affirme l’enquête, plus centrée sur les zones industrielles que sur l’art. Ainsi, depuis la loi Pasqua de 1998, tout citoyen doit se trouver à moins de 45 minutes d’une entrée ou d’une sortie d’autoroute. La campagne disparaît au profit des zones et leurs hypermarchés. Et je ne résiste pas au plaisir de vous ensevelir sous une coulée de chiffres : nous comptions 174 kilomètres d’autoroutes en 1960, 5 000 en 1980, près de 12 000 en 2010 ; 2 hypermarchés en 1960, 400 en 1980, 1 400 en 2010. Enfin, le fameux carrefour giratoire, dit « rond-point anglais », adopté par la France en 1984 et qui fait désormais la fierté de la moindre commune digne de ce nom, a proliféré : plus de 30 000, soit la moitié du total mondial… et trois fois plus qu’au Royaume-Uni. Cocoricouac !
Côté état des lieux, ne manquez pas un autre inventaire, beaucoup plus revigorant celui-là : le photographe et réalisateur Raymond Depardon expose son « état de la France » réalisé depuis 2004. Près de 150 tirages d’oeuvres monumentales présentés à la BNF de Septembre 2010 à Février 2011. Instructif ! Si vous aussi vous détenez dans vos tiroirs de belles photos de ce qui pourrait ressembler à une oeuvre d’art… mais qui n’est qu’une horreur, n’hésitez pas à me les envoyer à l’adresse alexia@deliredelart.com. J’en publierai un portfolio…
j’enverrais bien tout ce qui a été produit après septembre 1917, mais ça risque de faire lourd dans le portfolio…
Déjà,Michel Blazy,sujet du présent billet,quelque part assurément c’est moche…mais diablement réjouissant.
D’autre part imaginez que tout soit beau,ou plus précisément les hommes,tous les hommes,super-beaux.Et les femmes de se ruer sur les derniers « malbatis » et moches qui restent…On voit ça dans « Et on tuera tous les affreux » de Vernon Sullivan (Boris Vian).
Mais il y a pire que le moche:l’art ennuyeux ou boring art.
Ou alors le malsain,le potentiellement dangereux.Quel artiste (hormis les cinéastes et écrivains) pourrait retranscrire l’ambiance bien glauque d’un parking souterrain mal éclairé?
…Blazy sujet du précèdent billet,évidemment.Je rectifie.
Sachiez-le,pour l’art mauvais il faut consulter http://www.museumofbadart.org.
MERDE D’ARTISTE
» (…) l’une des pires horreurs jamais croisées sur mon chemin : les conglomérats en briques et béton situés square Auguste Balagny, Porte de Champerret à Paris (17e). Impossible de vous dire qui en est l’auteur, l’oeuvre n’est pas signée. » (Alexia Guggémos)
On dirait un gros caca de mammouth ou bien le résultat d’une grand-mère n’ayant pas l’habitude de manger Chinois. C’est du César en plus gore, bref plus proche de la pâtée pour chats avariée que des productions habituelles de l’auguste sculpteur des compressions et expansions.
J’ai connu un autre « caca » si cela existe toujours en Seine-et-Marne, sur la place devant l’établissement culturel mais c’est plus précis : cela ressemble vraiment à un caca humain, même la couleur ! C’est un artiste canadient qui a laissé à cette ville son chef-d’oeuvre ! L’autre artiste canadien a fait une sculpture soudée avec des corbeaux qui commençait à rouilller déjà à l’époque, maintenant, 10 ans après, elle n’existe peut-être plus. Celle-ci était moins monumentale.
Et maintenant il faut regarder ce qui se construit sous prétexte de développement durable – allez faire un tour du côté de Pont-audemer sur la rte qui va vers Toutainville – et également à Rouen, rive gauche – sur l’ancienne caserne (près des locaux des services de l’Urbanisme)
Les grille-pain de Maurice Lods de la Grand Mare sont classés et le quartier Trianon – construit grace à la Loi Louis Loucheur est délibéremment négligé. C’est pourtant également du patrimoine socio-culturel .
Les centres commerciaux tomberont – mais les habitations dureront – fantasmes architecturaux des constructeurs – pièces minuscules, petites fenêtres dans un pays gris ,etc …..
à quand un sondage sur les attentes des occupants !
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