Le Printemps du Dessin 2025 : le trait comme langage universel

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Roland Topor En soi-même, 1996, acrylique sur toile, 130 x 97 cm Courtesy Galerie Anne Barrault, Paris
Roland Topor En soi-même, 1996, acrylique sur toile, 130 x 97 cm Courtesy Galerie Anne Barrault, Paris

Chaque année, le Printemps du Dessin affirme l’importance du trait dans l’art contemporain. Pour sa 8e édition, cet événement piloté par l’équipe de Drawing Now Paris explore les liens profonds entre dessin et langage. 86 participants – dont 43 nouvelles structures et 24 Monuments Nationaux – proposent des expositions et ateliers à travers la France entière. Coup de projecteur sur 3 happenings du dessin. Du 20 mars au 21 juin.

Roland Topor : l’absurde comme langage visuel
La Fondation Claudine et Jean-Marc Salomon à Annecy consacre son Printemps du Dessin à Roland Topor, explorant son univers à la frontière du rêve et du cauchemar. Dessinateur, illustrateur et auteur, Topor manipule l’humour noir et l’irrationnel avec une maîtrise graphique saisissante. Ses oeuvres, entre satire et fable, révèlent une critique de la condition humaine aussi cynique qu’imaginative. Cette rétrospective invite le spectateur à plonger dans un imaginaire déroutant où le trait devient conteur de l’absurde.
> Fondation Salomon, Annecy. Du 16 mai au 24 août.

L’écriture et le dessin, une relation d’interdépendance
Le Domaine national de Saint-Cloud accueille en avril un atelier autour du langage et de l’écriture, présentant l’écriture non plus seulement comme outil linguistique, mais aussi comme matériau esthétique. Après la découverte de l’installation « Je me souviens » de Laurent Pernot, les participants peuvent explorer l’art du calligramme, où mots et formes fusionnent en un discours visuel.
> Le site de Laurent Pernot

Exposition « Incarnations » : le corps comme langage dessiné
L’exposition « Incarnations », organisée par la Cité du Dessin à l’Académie Malouine d’Arts Plastiques à Saint-Malo, réunit Gisèle Bonin, Diana Quinby, Léo Dorfner et Alexis Gallissaires. Leur pratique met en scène l’enveloppe charnelle, sa fragilité et son expressivité comme un lexique identitaire. L’exploration du corps dessiné convoque ainsi le « Connais-toi toi-même » de l’oracle de Delphes, mais aussi des questionnements sur l’isolement, le féminisme, la perte ou l’intimité. Le dessin devient une introspection, une sacralisation contemporaine du corps, dépouillée de sa charge religieuse mais ancrée dans une réflexion phénoménologique.
> Académie Malouine d’Arts Plastiques de Saint-Malo. Du 30 avril au 20 juin.

Une réflexion sur le dessin comme écriture du monde. Du calligramme à l’introspection corporelle, du trait humoristique à la critique sociale, chaque artiste explore le dessin comme une écriture sensible, critique et universelle. Dans une société dominée par l’image et la rapidité, cet événement rappelle que dessiner, c’est aussi écrire le monde autrement.

Photo de couverture : Roland Topor, En soi-même (1996), acrylique sur toile – Courtesy Galerie Anne Barrault, Paris.