Pour la première fois de son histoire, le musée Grévin accueille une œuvre contemporaine dans ses collections. Commandée spécialement, cette pièce est signée par l’artiste issu de l’art urbain Le Diamantaire. Son diamant-miroir, installé au cœur de la Salle des Colonnes, s’invite dans un décor saturé d’ors et de marbres baroques. Une apparition qui n’a rien d’anodin : ce temple des célébrités de cire s’ouvre désormais aux artistes d’aujourd’hui.
C’est sur Instagram que la directrice artistique, Patricia Girbeau, repère Le Diamantaire. Habituée à faire dialoguer les artisans de la cire avec l’histoire du lieu, elle y voit un prolongement naturel. Ce qui frappe, dit-elle, c’est la force de ce geste minimal : à partir d’un matériau ordinaire, le miroir récupéré, l’artiste crée une surface éclatante qui renvoie immédiatement le spectateur à lui-même. Dans un musée construit sur la mise en scène des célébrités et la fascination du double, l’écho est évident.
« À l’avenir, chacun aura droit à son quart d’heure de célébrité mondiale »
Andy Warhol (1968)
Le Diamantaire, formé à la ferronnerie d’art, s’amuse ici à détourner un objet banal. Ses diamants collés sur les murs de la ville surprennent les passants ; au musée, l’effet prend une autre ampleur. Dans la Salle des Colonnes, l’un des lieux les plus théâtraux de Grévin, il installe une fresque miroitante. Le visiteur venu se photographier auprès de stars figées se retrouve cette fois pris au piège de son propre reflet, démultiplié en fragments lumineux.
En accueillant cette œuvre, le musée Grévin ne se contente pas d’ouvrir ses portes à l’art contemporain : il met en scène le star-système à l’ère d’Instagram. Ici, la célébrité n’est plus sculptée dans la cire, elle est produite en direct par le reflet, par le cliché, par le partage. Le diamant du Diamantaire scintille comme une promesse : au musée de la gloire médiatique, chacun peut devenir, le temps d’une photo, une icône.